The promise of dawn for France's sky

The promise of dawn for France's sky

The year 2018 will be a decisive year for the future of French air travel. Air France is experiencing the longest strike in the airline’s history since 1971 and is unable to regain stability with renewed action anticipated this summer. The destiny of Air France is at stake as the company becomes uncontrollable. Assumptions that the Government will sell its remaining 14% share of the capital and “cut the rope” are regularly made. Air France’s fragile position attract attention, particularly Sébastien Bazin, AccorHotels CEO’s, who would be happy to snap up the airline and build a global tourism giant. But his shareholders seem to view the acquisition as high risk.

2018 will also (likely) see completion of the privatisation of ADP. The group, headed by Augustin de Romanet, is on the list of public companies in which the Government is looking to relinquish its shares (holding 50.6% of ADP’s capital). With traffic topping 100 million passengers a year for the first time ever, the privatisation of ADP is unlikely to be a smooth process and the unions are already calling for a strike at the end of June. Alongside the upheaval that will come with a new reference shareholder, most likely Vinci which holds an 8% stake, the form such a process will take will have a serious knock-on effect for Air France‘s competitiveness.

 

To avoid reproach for handing public “income" to the private sector, as with the motorways, the Government will be obliged to offer guarantees, with a regulatory contract to avoid an inflation of airport charges. The entire economic balance of the aviation sector is at stake amidst an explosion in air traffic, with the number of passengers set to double in fifteen years, reaching 8 billion in 2036 and 16 billion by 2050. A single figure sums up the problem: 447,000. This is the number of aircraft movements handled by Heathrow in London each year with two runways, while CDG handles the same number, with four runways. Substantial margins for productivity do exist, particularly for air-traffic control, which comes under the purview of the Civil Aviation authority and, hence, the French Government. But ADP must also finance its investments in infrastructure, like the planned Terminal T4 project and the CDG Express (rail link with Paris), due for completion just before the Olympic Games in 2024. The difficult circumstances of Air France, a strategic partner of ADP, is a complicating factor, with the airline suffering costs that largely outweigh those of its competitors, as well as the rise in oil prices and enormous competition from low-cost airlines, also now affecting its long-haul business.And the Government is in the middle of the fray. Between now and the autumn, not only must it appoint a new Chairman and CEO of Air France, but it must also successfully re-establish the foundations for air travel. According to the Transport Minister, Elisabeth Borne, both will serve as opportunities to “reflect globally and strategically on the future of the sector, with", she assures, “a new approach, one of collective performance". In other words, we can expect to see demands for all players in the chain to boost productivity. This “promise of dawn” would seem to suggest further turbulence in France’s sky as it enters a series of profound changes. Will the French State relinquish its interests in Air France? Privatisation of ADP is no longer the only issue on people’s minds. ■

Article paru dans La Tribune n°256

La promesse d'une aurore pour le ciel de France

 

 

L'année 2018 sera une année décisive pour l'avenir du transport aérien français. Air France connaît la plus longue grève de l'histoire de la compagnie aérienne depuis 1971 et est incapable de retrouver la stabilité avec une nouvelle mesure prévue cet été. Le destin d'Air France est en jeu puisque la société devient incontrôlable. Il est régulièrement supposé que le gouvernement vendra sa part restante de 14% du capital et "coupera le cordon". La position fragile d'Air France attire l'attention, particulièrement celle de Sébastien Bazin, PDG de AccorHotels, qui serait heureux de se jeter sur la compagnie aérienne et de bâtir un géant mondial du tourisme. Mais ses actionnaires semblent voir l'acquisition comme un risque élevé.

 

2018 verra également (probablement) l'achèvement de la privatisation d'ADP. Le groupe, dirigé par Augustin de Romanet, est sur la liste des entreprises publiques dont le gouvernement cherche à céder ses actions (détenant 50,6% du capital d'ADP).  Avec un trafic dépassant les 100 millions de passagers par an pour la première fois, il y a peu de chances que la privatisation d'ADP soit  un processus sans heurts et les syndicats appellent déjà à une grève à la fin du mois de juin. Parallèlement au bouleversement qui arrivera avec un nouvel actionnaire de référence, très probablement Vinci qui détient une participation de 8%, la forme qu'un tel processus prendra aura de sérieuses répercussions sur la compétitivité d'Air France.

 

Pour éviter le reproche de livrer au secteur privé les «revenus» publics, comme pour les autoroutes, le gouvernement sera obligé d'offrir des garanties, avec un contrat régulateur pour éviter une inflation des frais d'aéroport. L'entier équilibre économique du secteur de l'aviation est en jeu au beau milieu d'une explosion du trafic aérien, avec le nombre de passagers qui devrait doubler en quinze ans, atteignant 8 milliards en 2036 et 16 milliards en 2050. Un seul nombre résume le problème: 447 000. C'est le nombre de mouvements d'avions géré par Heathrow à Londres chaque année avec deux pistes d'atterrissage, tandis que CDG gère le même nombre, avec quatre pistes. Les marges substantielles pour la productivité existent pourtant, en particulier pour le contrôle du trafic aérien, qui relève de la compétence de l'Aviation Civile et, par conséquent, du Gouvernement français. Mais ADP doit également financer ses investissements dans l'infrastructure, comme le projet planifié du Terminal T4 et le CDG Express (liaison ferroviaire avec Paris), qui doivent être terminés juste avant les Jeux Olympiques, en 2024.

 

Les circonstances difficiles pour Air France, un partenaire stratégique d'ADP, sont un facteur qui complique tout, avec la compagnie aérienne supportant des coûts qui l'emportent largement sur ceux de ses concurrents, ainsi que la hausse du prix du pétrole et la concurrence énorme des compagnies aériennes low cost, affectant également désormais son activité long-courrier. Et le gouvernement est au milieu de la mêlée. D'ici à l'automne, non seulement doit-il nommer un nouveau directeur et PDG d'Air France, mais il doit également réétablir avec succès les fondations du transport aérien. Selon la Ministre des Transports Elisabeth Borne, les deux actions serviront d'opportunités pour "refléter globalement et stratégiquement  l'avenir du secteur, avec ", assure-t-elle," une nouvelle approche, celle de la performance collective ". Autrement dit, nous pouvons nous attendre à des revendications de la part de tous les acteurs de la chaîne pour stimuler la productivité. Cette "promesse d'aube" semblerait suggérer d'autres turbulences dans le ciel de France au moment où il entre dans une série de profonds changements. L'État français abandonnera-t-il sa participation dans Air France? La privatisation d'ADP n'est plus le seul problème qui préoccupe les gens. ■